Les pompes à chaleur domineront-elles le marché de la construction neuve en 2030 ?

LCP Delta, éditeur de logiciel et cabinet de conseil spécialisé dans les énergies renouvelables, dévoile une étude affirmant que les pompes à chaleur domineront le marché de la construction neuve en 2030. La société explique que la croissance des ventes de PAC est due à trois facteurs principaux : l’impact positif des aides gouvernementales, les économies financières dans l’achat de pompes à chaleur pour les ménages français et leur installation dans le marché du neuf. Pour réaliser cette étude, elle a interrogé un panel composé de plus de 50 entreprises (fournisseurs d’énergie, industriels, start-ups, associations, installateurs, etc.) afin de collecter leurs retours d’expérience et leurs visions du marché en Europe. Ces éléments, couplés aux données propriétaires et aux analyses existantes de LCP Delta, ont également permis de développer un modèle de prévision des marchés européens.

Les pompes à chaleur favorisées par les réglementations

« Grâce à des réglementations favorables, le marché français des pompes à chaleur croît à un rythme rapide », déclare Arthur Jouannic, directeur du bureau français de LCP Delta. En raison de l’introduction de la directive RE2020 qui limite l’utilisation des technologies au gaz dans les nouvelles constructions, les ventes de pompes à chaleur au sein de bâtiments neufs continuent de progresser de +14,2 % en 2022 par rapport à 2021. 550 000 pompes à chaleur ont été vendues en 2022 en France, contre 400 000 en 2021. Dans les logements résidentiels, les ventes des pompes à chaleur au sein des logements résidentiels ont progressé en 2022 (+10 %), tandis que le nombre de chaudières à gaz vendu en France a diminué (-15 %). Par ailleurs, à partir de 2023, les logements consommant plus de 450 kWh/m²/an (classe G) ne pourront plus être loués (90 000 logements seront concernés). Une pompe à chaleur contribue à l’amélioration de la classe d’un logement.
LCP Delta estime que d’ici 2030, le marché des pompes à chaleur devrait doubler sa croissance grâce aux subventions disponibles, et qu’en 2030, plus d’un million de pompes à chaleur (tous types) devraient être vendues en France.

Une croissance des ventes des pompes à chaleur air-eau

Selon LCP Delta, compte tenu des prix actuels et des subventions disponibles (MaPrimeRénov), les pompes à chaleur air-eau sont plus compétitives que les chaudières gaz à condensation dans le cadre d’une rénovation, avec un retour sur investissement possible d’environ trois ans. En 2022, 346 700 pompes à chaleur air-eau ont été vendues, contre 267 200 en 2021. En 2030 le nombre des ventes devrait presque tripler avec 745 000. Une croissance qui s’explique d’une part par les aides gouvernementales, mais également par le marché du neuf qui favorise grandement ces pompes à chaleur. En outre, d’après LCP Delta, les pompes à chaleur hydroniques représentent aujourd’hui le meilleur rapport qualité/prix pour se chauffer.

Le gaz, la grande inconnue

Enfin, LCP Delta explique que, compte tenu de la situation géopolitique actuelle (conflit en Ukraine), il y aura de moins en moins de gaz dans le futur. Les prix s’envoleront et les pompes à chaleur consommeront beaucoup moins d’énergie comparé aux autres types de chauffage. La société estime que les ventes de pompes à chaleur en 2023 vont augmenter de 13%, tandis que les ventes de chaudières à gaz diminueront de plus en plus rapidement.
Au sein de la rédaction de Bâtiment et Energie, nous mettons un bémol sur ce dernier argument. En politique, tout peut changer à tout instant, il n’y a pas réellement de stabilité. Un retour à la paix est possible en Ukraine, et est d’ailleurs souhaitable pour l’intérêt de l’Europe et du monde, et donc un rétablissement des échanges avec la Russie, notamment sur les achats de gaz, est aussi un scénario envisageable. Nul ne sait ce que l’avenir nous réserve, c’est pourquoi nous avons publié les résultats de l’étude de LCP Delta en choisissant un titre sous forme d’interrogation : « Les pompes à chaleur domineront-elles le marché de la construction neuve en 2030 ? ».